3. Recommandations en matière de politiques

Recommandations en matière de politiques

 

  • Lors de la mise en œuvre de ces approches programmatiques, tenez compte des incitations politiques en plus des solutions techniques. 
  • Envisagez une analyse de paysage inclusive et sensible au genre ou une analyse d’économie politique pour identifier la façon dont la structure des clivages sociaux crée des incitations et des opportunités pour les candidats ou les partis politiques d’exploiter des normes et stéréotypes spécifiques au contexte concernant l’identité de genre, les identités ethniques ou religieuses, l’orientation sexuelle, et les groupes qui ont été historiquement marginalisés dans ce contexte. 
  • Les interventions programmatiques doivent tenir compte des intérêts divergents au sein des partis - les partis sont composés de fonctionnaires, d’élus, de groupes d’intérêt, de membres officiels, de sympathisants et d’électeurs - chacun d’entre eux pouvant avoir des intérêts particuliers à propager ou à tirer profit de la désinformation. 
  • Le problème de l’action collective de désinformation rend difficile les interactions ponctuelles avec des partenaires uniques - envisagez de mettre en œuvre des programmes techniques avec une interaction régulière et continue entre toutes les parties concernées pour accroître la confiance dans le fait que les concurrents ne « trichent » pas.
  • Parallèlement, utilisez le pouvoir de mobilisation des donateurs ou des organisations de mise en œuvre pour rassembler les acteurs concernés à la table des négociations. 
  • Envisagez d’établir des pactes ou des engagements, en particulier en période préélectorale, dans lesquels tous les grands partis s’engagent à atténuer la désinformation. Il est important de noter que l’accord lui-même ne constitue que des paroles en l’air, par contre il convient de prêter une attention particulière à la conception des institutions, tant au sein du pacte qu’en dehors de celui-ci, afin d’en contrôler le respect.
  • Il existe peu de preuves de l’efficacité des approches courantes des programmes de lutte contre la désinformation axés sur les partis politiques et la compétition politique, notamment l’éducation aux médias, la vérification des faits et l’étiquetage du contenu. Le fait qu’il existe des preuves limitées n’implique pas nécessairement que ces programmes ne fonctionnent pas, mais seulement que les financeurs et les partenaires de mise en œuvre de DDG (Démocratie, Droits des humains et Gouvernance) devraient investir dans l’évaluation rigoureuse de ces programmes pour déterminer leur impact sur les résultats clés tels que les connaissances politiques, les attitudes et les croyances, la polarisation, la propension à se livrer à des discours de haine ou de harcèlement, et les comportements politiques comme le vote, et identifier les éléments de conception qui distinguent les programmes efficaces des programmes inefficaces. 
  • Les réponses du programme de DDG ont eu tendance à retarder l’utilisation par les partis politiques de technologies sophistiquées telles que la collecte de données, le microciblage, les « deepfakes » et le contenu généré par l’IA. Les financeurs et les partenaires de mise en œuvre devraient envisager l’utilisation de fonds d’innovation pour générer des concepts de réponses visant à atténuer les effets potentiellement néfastes de ces outils, et pour en évaluer rigoureusement l’impact.