6. Partage des connaissances et développement des meilleures pratiques autour de la lutte contre la désinformation lors des élections

En plus de construire de nouveaux partenariats pour faire face au défi de la désinformation dans les élections, les réseaux électoraux préexistants, tels que le Global Network of Domestic Election Monitors (GNDEM, ou Réseau mondial pour les observateurs nationaux des élections) ou la communauté de la Déclaration de Principes pour l’observation internationale des élections, peuvent mettre en avant le problème de la désinformation, forger un consensus autour de la définition des défis qu’elle pose à l’intégrité électorale et développer les meilleures pratiques pour lutter contre. 

Alors que de plus en plus d’organisations de surveillance des élections commencent à intégrer la surveillance de la désinformation dans leurs efforts d’observation plus larges, il existe de nombreuses opportunités d’apprentissage entre pairs et d’amélioration des méthodologies de surveillance. En septembre 2019 à Belgrade, en Serbie, le NDI a organisé une académie intensive pour les observateurs citoyens de 20 organisations différentes du monde entier sur la détection, l’exposition et la lutte contre la désinformation malveillante. Les participants à l’académie ont appris comment la désinformation affecte l’intégrité électorale, sape les principes démocratiques et affaiblit la confiance des citoyens dans les élections. Les participants ont partagé des stratégies et des méthodes pour surveiller la désinformation dans leurs propres contextes. Ils ont parcouru des exercices sur l’évaluation des environnements de l’information dans leurs pays et se sont exercés à utiliser divers outils pour suivre et analyser la désinformation en ligne. La structure de l’académie a encouragé les participants à partager les expériences de leurs organisations et a souligné les enseignements tirés du travail avec divers outils de surveillance des réseaux sociaux. Par exemple, ISFED et le CDD-Afrique de l’Ouest ont facilité les discussions et présenté les méthodes et les outils que leurs organisations ont utilisés pour surveiller la désinformation dans leurs contextes respectifs.  

 

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Les participants ont également exploré des méthodes pour plaider en faveur d’une plus grande transparence sur les plateformes en ligne et donner plus de place aux discours politique basé sur des faits. Cela incluait de travailler ensemble pour identifier des moyens de responsabiliser les institutions, de créer des réseaux de promotion de droits et de créer des messages efficaces pour contrecarrer les récits toxiques, enracinés dans l’expérience locale de chaque groupe. 

Les initiatives de partage des connaissances ont débouché sur des documents d’orientation et des ressources concrets. Au cours d’une série de réunions et de consultations de rédaction au printemps 2019, un petit groupe de travail représentant un mélange d’observateurs électoraux internationaux, y compris le NDI, des observateurs électoraux citoyens, des universitaires, des groupes de vérification des faits et des technologues civiques a élaboré un guide pour la surveillance des réseaux sociaux par la société civile, menée par Democracy Reporting International (DRI). Ce guide comprend des sections sur la méthodologie, des considérations juridiques et des outils de surveillance des réseaux sociaux lors des élections par des groupes civiques, œuvrant à la création de normes collectives et de meilleures pratiques pour les groupes travaillant dans l’espace.

Des efforts similaires sont en cours au sein de la communauté internationale d’observation des élections dans le cadre de la mise en œuvre continue de la Déclaration de Principes (DoP). Un groupe de travail relevant de la DoP est actuellement en train de construire un consensus autour d’un cadre pour observer et évaluer les campagnes en ligne et les recommandations fondées sur les normes internationales et les meilleures pratiques. Comme mentionné dans la section précédente sur l’observation internationale des élections, de nombreuses organisations participantes ont déjà commencé à intégrer ce travail dans leurs missions d’observation. Le groupe de travail présente une chance d’identifier un ensemble d’approches, ancrées dans les normes internationales (liberté d’expression, transparence, droit à la participation politique, droit à la vie privée, égalité et non-discrimination, recours effectif) et les responsabilités respectives des endosseurs de la DoP pour évaluer les campagnes en ligne et rechercher un accord sur un ensemble commun de lignes directrices pour l’observation des campagnes en ligne par les missions internationales d’observation des élections. Ces principes directeurs seront examinés et approuvés lors de la réunion annuelle de mise en œuvre de la DoP à Bruxelles au printemps 2021.